La corvée de patates

Pour mieux comprendre comment les légumes de nos paniers sont préparés, quoi de mieux qu'un stage sur le terrain? Dans le cadre d'une formation agricole, j'ai eu le plaisir de passer deux semaines avec Guy-Noël et Bastienne à la découverte du maraîchage.Je souhaiterais aujourd'hui vous parler d'un sujet qui m'a occupé une bonne dizaine d'heures, et m'a laissé tout loisir de réfléchir au juste prix du travail: il s'agit de la préparation des patates.Afin d'assurer une bonne conservation durant l'hiver, il est recommandé d'entreposer les patates sans les nettoyer, car chaque manipulation augmente le risque d'en endommager la peau. Voici à quoi ressemble une pomme de terre ainsi conservée

Au moment de la livraison, parce que certains ont été habitués par l'industrie agro-alimentaire à des patates parfaitement nettoyées, il faut supprimer les germes et les brosser.
Quand on a de gros moyens, il est bien entendu possible d'investir dans une laveuse brosseuse à tambour. A plus petite échelle j'aurais bien modifié une machine à laver ou un tambour de bétonneuse, mais il paraît que ce serait un peu trop violent pour nos chers tubercules...
Finalement, pour une soixantaine de paniers, il ne reste plus que l'huile de coude, au rythme d'environ 40 minutes par cageot de 15 kg :

Alors, chaque jour de distribution, Guy-Noël se lève un peu plus tôt (vers 4h du matin) afin d'avoir le temps de brosser pendant 2 ou 3 heures les 60 kg de patates que nous trouverons dans nos paniers à 18h. Quand un stagiaire l'aide, on peut attaquer à 6h, ça va plus vite!
Le résultat est bien entendu de qualité :

 

 

Mais à y bien réfléchir, je me demandais s'il était normal que ce soit Guy-Noël qui se charge de cette corvée.

La question suivante me vient alors à l'esprit : voulons-nous vraiment avoir des patates si bien brossées? Et si oui, qui est volontaire pour prendre la relève?

Sylvain